21e DIVISION D'INFANTERIE


235eRALD

La 21 e Division d’infanterie est une unité d’active. A la mobilisation, ses personnels et matériels sont à 90% de ses effectifs théoriques. Le 28 août 1939, elle dépend encore de la XIe région militaire, et ses échelons A et B sont mis sur pied. Le 1e septembre, elle est placée en réserve du Grand Quartier Général, dans la zone de la 4e Armée. Son PC se situe à Nantes. Elle entame son mouvement par voie ferrée vers la région de Sarrebourg.

Le 5 septembre, la division, débarque à Fénétrange. On lui attribue en appuis le 20e Bataillon de Chars de Combats. Elle fait mouvement dans la nuit vers la région de Sarre-Union, puis dans la nuit suivante vers Sarreguemines, et enfin dans la nuit du 7 au 8 vers la frontière, ou elle s’installe le 9 sur la Blies, de part et d’autre de Bliesbruck. Elle dépend alors du XXe Corps d’Armée de la 4e Armée. Le 9, la 21e Division d’infanterie élargie sa tête de pont à Bliesbruck, prend la ville, et s’installe en couverture, à l’Est de la 11e Division d’infanterie. Elle passe alors au Ve CA de la même Armée. La journée du 10 est utilisée pour installer ses positions défensives, avant la reprise de l’offensive le jour suivant, qui lui permet d’occuper Bedelsheim, et Gersheim en fin de journée.

Le 12 septembre, la 21e Division d’infanterie construit un pont de 18 tonnes sur la Blies, et son PC s’est installé à Sarreinming depuis la veille. Le 13, l’attaque reprend en territoire allemand, et la Grande Unité prend les communes d’Efweiler et Ballweiler, ou elle s’installe défensivement en fin de journée. Le 20e BCC est remplacé les 15 et 16 septembre par le 10e BCC. Le 17, l’installation défensive de la division s’étend sur des positions à 800 mètres au Sud de la ligne Ormesheim, Rubenheim, entre la 11e DI à l’Ouest et la 9e DI à l’Est. Le 21, elle repasse sous commandement du XXe CA. La situation est calme jusqu’au 25, date à laquelle la division étend son front vers l’Est de 1500 mètres, et réorganise ses positions.

Le 1e octobre, sur ordre, la 21e Division d’infanterie prépare son repli, car le gros du XX doit se replier derrière la position fortifiée. Ce mouvement s’effectue du 2 au 4 sauf pour quelques éléments d’infanterie laissés en couverture, avec le Groupe de Reconnaissance divisionnaire auquel on adjoint la 2e Compagnie du 10e BCC. Le reste de l’unité blindée cesse de lui être subordonnée. Du 5 au 7, alors que le PC de la Grande Unité se réinstalle à Fénétrange, et placée en réserve du GQG, le mouvement de repli continue vers la zone de Tonnoy, Remoncourt, Lagarde et Fribourg. La division se regroupe ensuite du 8 au 12 octobre au Nord et Nord-est de Bayon, ou elle entame une période d’instruction, et recomplète ses effectifs (PC à Bayon). Cette période perdure jusqu’au 1e novembre, date à laquelle elle fait mouvement par voie ferrée vers Montreuil-sur-Mer.

Le 10 novembre, la 21e Division d’infanterie est mise en état d’alerte. Du 12 au 15, elle est acheminée par camions vers Samer et Dunkerque, ou son PC s’installe. Elle dépend alors du 1e CA de la 7e Armée. Le 20, fin de l’alerte, la journée suivante permet son regroupement dans la région de Samer. Commence alors une période calme jusqu’au 2 mars 1940, a l’exception d’une mise en état d’alerte du 12 au 15 janvier. Du 2 au 8 mars, placée sous commandement du XVIe CA de la 7e Armée, la 21e Division d’infanterie fait mouvement vers le secteur d’Hazebrouck, afin de relever la 53e DI et une partie de la 9e DI. Elle continue sur ses nouveaux emplacements les travaux d’organisation défensive commencés par les unités qu’elle a relevées. Du 26 au 28, elle modifie ses positions, et prend à sa charge des positions anciennement tenues par la 51e DIW à l’Est de la ligne Dranoutre, la Motte-aux-Bois. Du 11 au 16 avril, la division est placée en état d’alerte.

Le 10 mai 1940, alors que l’attaque allemande commence, la 21e Division d’infanterie est placée en alerte n° 3. Elle fait mouvement du 11 au 15 par voie ferrée et terrestre vers Moerbeke, Lokeren et Saint Nicolas (Belgique). Elle passe sous commandement du 1e CA (7e Armée) et reçoit pour mission de défendre la rive Sud de l’Escaut. Le 16, elle doit replier ses éléments lourds dans la région d’Eecloo, Caprycke (a l’Ouest du canal de Gand à Terneuzen, toujours en Belgique), et ses éléments motorisés sont placés à Aardenburg. Le 17, un nouveau repli sur ordre entraine l’ensemble de la division à l’Ouest du canal de Gand afin de l’embarquer par voie ferrée. Elle est alors placée en réserve du GQG. Elle évacue donc le camp retranché d’Anvers en même temps que l’Armée belge, et installe ses arrière-gardes à Hulst. Le replie se poursuit dans la nuit du 18 au 19 mai, et la division se regroupe sur Caprycke. Le mouvement se prolonge jusqu’au 22, mais la division est morcelée. Elle va entamer ses premiers combats par groupes indépendants sur des positions différentes, à Neufchatel, Nesles, Samer, Desvres, Witternesse, Saint-Omer, Bellezeele, Boulogne et Dunkerque.

Le 22 mai, à Neufchatel et Nesles, sont engagés une partie du 48e RI, la 1e batterie du 35e Régiment d’Artillerie Divisionnaire et quelques éléments du génie. Ils subissent de multiples attaques blindées allemandes et sont encerclés. Quelques isolés parviennent néanmoins à briser l’encerclement, puis à rejoindre Boulogne.

A la même date à Samer, on trouve des éléments du 65e RI, ainsi que la Compagnie d’Instruction Divisionnaire et la Batterie Antichars divisionnaire (35e RAD). Samer est prise par les blindés allemands, qui s’ouvrent ainsi la route de Boulogne.

A Desvres, toujours le 22, se trouvent des éléments du 65e RI, qui résistent à l’attaque blindée allemande et subissent de lourdes pertes. Devant la menace d’encerclement, les Français se replient de nuit vers Alincthun. D’autres éléments du régiment d’infanterie sont submergés à Questrecques et Wirwignes. Une partie des effectifs parvient à se replier sur Boulogne. Le 23, quelques hommes du 65e RI organisent une défense en hérisson à Alincthun, mais finissent par cesser le combat faute de munitions.


A Witternesse le 22, se trouvent deux bataillons du 48e RI qui tentent de rejoindre Boulogne-sur-Mer par Dresvres. Ils rencontrent les allemands à Lambres. Le 23, ils tentent de poursuivre leur mouvement et attaquent à Blessy sans résultats. Ils s’installent alors défensivement entre Blessy Witternesse et Quernes, et repoussent deux attaques puissantes ennemies mais doivent cesser le combat faute de munitions.


Dans la région de Saint-Omer toujours le 22 d’autres combats s’engagent. A Lumbres se trouvent l’Etat-major et la 3e batterie du 35e RAD qui y sont capturés. La 4e batterie et l’Etat major du deuxième groupe du 35e RAD et la 16e batterie du 235e RALD s’installe en défense des ponts d’Arques et de Saint-Omer. Le 23, d’autres éléments de la 21e Division d’infanterie complètent la défense (CDAC du 65e RI, escadron à cheval du GR) ainsi que quelques éléments anglais. L’ennemi attaque en début de journée et détruit la 16e batterie du 235e RALD. Tous les autres éléments se replient et participent à la bataille de Dunkerque sous commandement du Secteur Fortifié des Flandres.

Le 25 dans la zone de Bollezeele, un bataillon du 65e RI assure la défense d’un aérodrome entre Merville et Estaires sous commandement directe de la 1e Armée. Le 25, le bataillon se replie et passe sous commandement du Secteur Fortifié des Flandres.

Le 22 dans la région de Boulogne-sur-Mer, une partie de la division (5 trains sur 42) sont débarqués à Saint-Omer. Ils passent sous commandement de l’Amiral commandant le Front Nord et doivent assurer la défense de Boulogne avec une partie de l’Armée britannique et la Marine française. On y trouve une partie du 48e RI. Les Allemands attaquent le 25. L’attaque ennemie progresse, et permet la prise du fort de la Crèche. Les Allemands pénètrent à Boulogne mais sont arrêtés à la gare centrale, ils attaquent la gare maritime, et veulent interdire tout mouvement par voie ferrée. En début de soirée, les Anglais abandonnent leurs positions et embarquent sur leurs navires, plaçant ainsi les troupes françaises en position critique. La gare maritime est perdue le 24 avec d’autres positions importantes, les français se retranchent dans la citadelle. Les derniers éléments sont placés sous commandement du XVIe CA, qui reprend à son compte la défense de Calais, Boulogne et Dunkerque. Dans la nuit du 24 au 25, plusieurs petits groupes de français tentent des sorties pour rejoindre Saint-Omer. Certains franchissent les lignes ennemies, d’autres échouent. Le 25, après un intense bombardement d’artillerie ennemie, la place de Calais se rend avec les honneurs de la guerre. La prise de Boulogne marque la fin de la 21e Division d’infanterie en tant que Grande Unité.

Dans la zone de Dunkerque, le 24, se trouvent le 137e RI, le I/148e RI, le CID 21, la 2e batterie du 35e RAD ainsi que son II/35e, le V/ et VI/235e RALD (moins la 16e batterie), l’escadron hippo du 27e GRDI, et la 14e CDAC du 65e RI, placés sous les ordres du Secteur Fortifié des Flandres. Après la reddition de Dunkerque, la plus grande partie de ces unités sera capturée. Seuls quelques groupes passeront en Angleterre (1000 fantassins, 100 artilleurs, 10 cavaliers et 10 sapeurs), puis retourneront en France dans la région de Lisieux et seront répartis dans d’autres unités.